La communauté d'agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire (Carene), qui regroupe 22 communes, connaît "une surmortalité atteignant 28 % pour la population âgée de moins de 65 ans", ont révélé le 10 septembre la préfecture de Loire-Atlantique et l'Agence régionale de santé (ARS).
Ce chiffre résulte d'un diagnostic de santé des habitants des Pays-de-la-Loire réalisé par l'ARS et l'Observatoire régional de la santé, suivi de deux études épidémiologiques commandées par l'ARS en 2018. Ces études révèlent plusieurs anomalies : un surnombre de cancers du poumon, des voies aéro-digestives supérieures et de la prostate dans les communes de Saint-Nazaire, Trignac et Montoir-de-Bretagne, une fréquence plus élevée de cancers chez la femme à Pornichet, ainsi qu'une surmortalité par cancer du côlon-rectum dans la communauté d'agglomération. "Les causes de cet état de santé globalement défavorable sont complexes à identifier : de multiples facteurs, qui se cumulent et interagissent tout au long de la vie, peuvent être en cause, notamment génétiques, liés aux comportements et habitudes de vie, aux expositions professionnelles et environnementales", indique la préfecture.
Plusieurs élus et associations locales ont manifesté leurs inquiétudes liées à la pollution industrielle. En réponse, Santé publique France se voit chargée par l'ARS "d'évaluer la pertinence et la faisabilité" d'une étude épidémiologique destinée à quantifier la part des pathologies attribuables à la pollution atmosphérique. La Direccte et le registre des tumeurs de Loire-Atlantique/Vendée se voient également chargés d'une étude en vue de "mieux cerner la part attribuable aux expositions professionnelles" dans les cancers survenus sur le territoire de la Carene. Les industriels ayant les principaux rejets atmosphériques doivent mettre en place les meilleures techniques disponibles sur leurs installations, rappelle aussi l'ARS. Et de citer l'investissement de plus de 25 millions d'euros par la raffinerie Total de Donges pour réduire de 30 % ses émissions en composés organique volatils (COV) d'ici fin 2023.